Les bensikin sortent par tous les temps. Le client s'adapte.
Ailleurs, quelque part ....
Voyage en photos, loin d'ici ou pas très loin, ça dépend des jours et des envies. Photos disponibles à la demande ... Bon voyage.
Les bensikin sortent par tous les temps. Le client s'adapte.
Une bensikin c'est une moto, dans le langage camerounais "bidjin", qui voudrait dire "ça secoue". Des millers de bensikin ont inondés le Cameroun et beaucoup de pays d'Afrique, relégant le taxi voiture au rang de "rien du tout". Il en reste, c'est vrai mais ils soufrent de la concurrence. Ils s'en sortent bien en saison des pluies ... Les bensikins sont partout, même au fin fond du pays, sur des pistes perdues. Quand elle est boueuse, tout le monde descend et soutien le conducteur dans sa chevauchée fantastique pour ne pas voler en l'air. A noter tout de même que sur une bensikin, on peut faire tenir 4 personnes. Si, si. Vécu.
En vert, ce sont les champs de thé, vers Dschang.
Sur les pistes, certes on a peur parfois, mais parfois aussi, surgie une belle image que les yeux ont plaisir à regarder et que l'on a envie de conserver. Après des heures à se faire secouer, on se dit tiens, je suis pas venu pour rien. Et ça c'est un moment de régal.
Mais c'est vrai que sur une piste, ça peut tourner au cauchemard. Hier, coupeur de routes à la sortie de Foumban, échange de coups de feu avec une patrouille, deux morts ... Il était 19h, c'est vrai, et ça c'était pas la bonne heure pour déambuler, même en voiture.
Petit village poussière sur une route de l'Est. Le jour ça va, la nuit je ne sais pas ... Alors nous irons dormir à Bertoua, ce sera plus simple, moins courageux certes, mais bon, j'assume ...
Les grumiers sont de passage, les voyageurs aussi ne restent pas ...
Au Cameroun aussi on trouve des rizières. Dans un paysage de forêts, de pistes, on tombe soudainement sur des rizières énormes, à perte de vue. Aucun rapport avec celles en terrasse de Madagascar, mais bon quand même, c'est du riz ...
Avant les grands travaux, il y avait une piste. Mais, il y a aussi des tronçons qui sont encore dans l'état où était la route d'hier il y a quelques mois. Et on comprend mieux qu'il est urgent d'avancer quand même, vu que sur ces pistes, il faut constemment s'imaginer soit derrière un camion de grumes, soit en train de le voir arriver en face ...
Par chance, le trafic camion est dévié pendant toute la durée des travaux sur cet axe ...
C'est vrai que le bitûme c'est quand même top. Rapide, moins dangereux, donc bon, c'est un gros avantage. La route Yaoundé Bertoua a une partie bitumée, une qui ne l'est pas, mais c'est en cours. Et forcément, ça fait un peu de dégats, à gauche, à droite ...
Mais après, on oubliera tout ça ...
Un arbre par ci, une forêt par là, à ce rythme là, que restera t il ? mais ça je l'ai déjà dit. Là nous sommes dans l'Est, près de Belabo, terminal bois de l'entreprise de chemin de fer Camrail, avec qui peut être je ferais un voyage bientot, qui sait ?
Triste spectacle.
On se demande parfois si la grume pousse. Bon, le fait est que sur le bord des routes on en voit beaucoup de poser. C'est un peu la vengeance de l'arbre. Car une fois que le grumier a fini sa course de bien peu brillante façon dans un fossé ou en travers de la route, les grumes ne bougeront alors plus car aucun engin ne prend la piste pour les recharger. Donc, "frais divers", elles restent là.
Là elles sont tombées dans un village, à l'entrée de la barrière de pluie. On peut espérer que les villageois finiront par le débiter. D'autres fois cela se produit au milieu du grand nulle part, et là c'est perdu perdu.
Ainsi va la vie et la mort des arbres. Ils ne finissent pas forcément en planche ou bien dans votre salon, en meubles.
Toujours cette question du croisement, bientôt je n'en parle plus. Mais c'est un tel stress que forcément cela laisse des traces au fond de l'esprit, et parfois on se surprend à trembler encore une fois le mastodonte passé. On essaye de se faire tout petit, mais bon, on est tout de même bien ridicule. L'avantage de la piste mouillée, c'est qu'il n'y a plus de poussière. Par contre la tenue de route, ben ce n'est pas forcément mieux ... Alors on apprécie de voir se lever à 10 mètres de haut un nuage de poussière annonçant l'arrivée d'un monstre.
Celui-là s'est lancé du haut de la côte, à lacher son frein, et advienne que pourra. Nous sommes resté en haut, à attendre qu'il arrive jusqu'à nous, en espérant que sa masse le freinerait suffisemment avant de nous atteindre. Angoisse garantie.
Dois je ajouter que vu la hauteur au dessus de la cabine, les planches tanguaient légèrement beaucoup ? Et voilà donc comment on reste sur la piste un jour de pas de chance.