Jesus Diaz est un conteur hors pair. Etait. Manuel ressemble à Kingsley. Epoque différente. Même recherche. Même problématique. L'un est né au Cameroun et essaye de s'en sortir en rejoignant l'eldorado, petit miracle européen que tout le monde fait miroiter, l'autre est cubain. Mais celui-là n'est pas cubain à Cuba, il est cubain à Kharkov, en Ukraine, En 1989. Avant la chute du mur de Berlin, avant l'arrivée de Gorbatchev. Et ce pauvre étudiant brillant en physique des basses températures se voit réduire à abandonner une carrière exceptionnelle et se sauver au travers de l'Europe des années 90, Pologne, Finlande, Suisse, Allemagne pour échapper aux sbires de Mr Castro... Manuel s'en est bien sorti. Comme Kingsley. Mais ce fût chaud, très chaud. Donc Jesus Diaz, "Les quatres fugues de Manuel", chez Gallimard. Fin du livre extraordinaire, et tout le long, un suspens digne de John Le Carré ....
Jesus Diaz est mort en 2002 à Madrid, exilé cubain. Ce livre est un peu une histoire des immigrés qui voient en l'ouest un eldorado inaccessible, ouest ou nord ....... L'histoire se répète. Ou se perpétue.