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Voyage en photos, loin d'ici ou pas très loin, ça dépend des jours et des envies. Photos disponibles à la demande ... Bon voyage.

 

7 mai 2006 7 07 /05 /mai /2006 21:34

Ce train ne prend pas de voyageur. Le RDV était fixé à 18h, gare de Soarana, gare principale de Tana. A 22h, j'étais toujours là, avec une certaine lassitude. L'assemblage des wagons était en cours. 22h30, top départ, bienvenu à bord, dans la loco, euh ... où ça ? là ? donc le chauffeur, sur son siège, à ma gauche, le mécano, à ma droite, sur une chaise, et vous, ben, là, disons au milieu, sur le pôt de peinture par exemple, oui pourquoi pas, mieux que par terre en tous cas.

Traversée de Tana, by night, les automobilistes étaient tellement incrédules de voir passer un train que nombreux étaient ceux qui manquaient de passer sous les roues ...

En tous cas, il est possible de dormir sur des pots de peintures, il suffit d'être fatigué. A petit pas, nous passions les gares, une par une, pour tenter de rejoindre Moramanga, ce qui fut fait vers 2h du matin. La descente de la Mandraka suivit, hélas de nuit, ratant donc le spectacle magnifique qu'elle réserve. Du coup j'ai surement eu moins peur... Au petit matin, arrêt successif dans divers gares, je voyageais, tel le clandestin, sur la plateforme avant: le vent frais, malgré la petite vitesse, ça tient éveillé. Cette place est néanmoins un peu dangereuse, si un arbre se présente sur la voie, la plate forme est balayée: quand cela arriva, par chance je n'étais pas dessus, ainsi va la vie.

Vers midi, nous fimes une halte, il était temps d'attendre que le train qui venait en face, sur la voie unique, passe à son tour. Je ne pris pas le risque de me restaurer, n'imaginant pas ce qu'une mini-gastro pourrait donner sur mon pot de peinture pendant les longues heures qu'il restait avant l'arrivée à Tamatave ... En fait de train, il y en avait deux à attendre. Nous attendimes donc 3h, tranquillement.

Ce train est un trait d'union dans cette province reculée où peu de routes conduisent. Aussi, le chauffeur fait il facteur, ceuillant au bout d'un bois tendu par un enfant les lettres qu'il lui faudra remettre à sa prochaine étape. De même, vu sa faible allure, s'arrêtant presque à certain endroit, les clandestins sont légions, transportant tout et n'importe quoi vers la ville la plus proche. C'est aussi la meilleure piste menant d'un point A à un point B, sans se perdre, mais pas forcément en toute sécurité ..

 

Reparti sur les rails, non pas à fond de train, malgré les apparences, et surtout le bruit qui donne cette impression de vitesse extraordinaire alors que nous ne dépassons pas les 20 km/h. Les kilomètres défilent néanmoins, et Brickaville se profile. La nuit aussi, étape à Ambila, où, pas de chance, le train d'en face vient de partir de Tamatave et là ... il faut attendre 6h ... pour 100 km. La soirée fut longue, départ d'Ambila à 2h du matin, pour une arrivée à Tamatave à 7h. 30h ... un record !

Retrouvez les photos dans l'album Madagascar train story.

 

 

 

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